Vers un schéma des mobilités participatif et durable
L’actuel plan de circulation de notre ville, concocté en 1972, est inadapté face aux profondes modifications de nos modes de déplacement enregistrées ces 50 dernières années. La Ville propose à tous ses usagers de concevoir ensemble notre nouveau schéma des mobilités. Ce dernier devra rendre notre ville fluide et accueillante quels que soient nos moyens de locomotion, tout en veillant à réduire notre empreinte carbone. Cette démarche participative se clôturera par un référendum local le 28 novembre 2021.
Présentation du Schéma des mobilités de Charleville-Mézières
Pourquoi un schéma des mobilités ?
Schéma des mobilités à consulter en PDF
La lutte contre le dérèglement climatique, donc la mise en place concrète de la transition écologique, est un impératif, admis par tous.
C’est pourquoi la Ville de Charleville-Mézières engage une démarche qui va conduire, avant la fin de l’année, à un nouveau schéma des mobilités participatif et durable. Deux axes principaux sont à retenir : la volonté de rendre notre ville accessible et agréable à tous (piétons, cyclistes, automobilistes…), et le pari de coconstruire ce nouveau schéma des mobilités avec les Carolomacériens. Un processus totalement inédit qui s’achèvera à l’automne par un référendum local.
L’actuel « plan de circulation » remonte à 1972, donc avant le premier choc pétrolier. Un autre siècle, un autre millénaire, une autre époque durant laquelle la voiture régnait sans partage. Ce temps est révolu et les automobilistes ont désormais pris l’habitude de partager les rues, à défaut des routes.
Le schéma des mobilités carolomacérien, que tous les usagers vont être appelés à concevoir collectivement au cours d’une démarche participative inédite, va permettre d’entériner cet état de fait en trouvant les solutions pour que ce partage de la chaussée s’effectue le plus sereinement possible.
Concrètement, les différentes options étudiées devront impérativement répondre à une règle de base : la réduction des émissions locales de CO2 liées aux déplacements. Un seul chiffre pour illustrer l’absolue nécessité de prendre en compte ce paramètre essentiel : à l’échelle de notre planète, le secteur des transports est à lui seul responsable d’un quart des émissions de CO2. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, le transport routier est de loin le principal responsable, puisqu’il génère à lui seul 75 % du gaz à effet de serre produit par les déplacements, très loin devant la navigation, l’aérien et bien sûr le rail.
A vous de décider !
Compte tenu de l’importance de ce dossier, que ce soit en terme d’attractivité pour Charleville-Mézières ou de confort de vie pour ses habitants, la Ville a décidé d’associer tous les usagers qui le souhaitent à la démarche. D’ici l’automne et le référendum local qui viendra clore l’ensemble du processus, chacun pourra s’exprimer sur le sujet et s’investir afin de coconstruire ce nouveau schéma des mobilités.
Le référendum constitue en lui-même une rareté : sur la France entière, ces 20 dernières années, si on met à part ceux ayant trait à des projets de fusion de communes, on ne trouve trace que d’une trentaine de ces référendums locaux. Mais le fait de proposer en amont aux habitants de bâtir eux-mêmes le projet est, à notre connaissance, de l’inédit.
Avec l’aide d’une agence spécialisée dans la concertation et la participation citoyenne, la Ville a opté pour une démarche, validé un calendrier et forgé les outils qui vont permettre à tous les usagers des rues carolomacériennes de discuter et surtout de décider ensemble. Le projet en question, présenté lors du référendum, sera préparé, porté et validé par tous ceux qui souhaiteront s’impliquer dans cette démarche.
Etape 1 : dresser un état des lieux
Les usagers, qu’ils habitent à Charleville-Mézières ou pas, ont deux outils à leur disposition, accessibles sur la plateforme électronique :
Un questionnaire : une première étape indispensable qui se résume en une question, comment vous déplacez-vous à Charleville-Mézières ?
Totalement anonyme, ce questionnaire ne vous prendra que quelques minutes et vous permettra de vous exprimer en toute liberté sur vos habitudes de déplacement, tout en donnant votre avis sur l’évolution locale des modes de locomotion.
Une carte interactive des points noirs : vous pestez régulièrement contre telle rue régulièrement embouteillée ? C’est le moment idéal pour le faire savoir ! A votre disposition en ligne, une carte de notre ville sur laquelle vous pouvez intervenir en matérialisant le point noir que vous souhaitez voir disparaître. Avec en plus la possibilité de laisser un commentaire, y compris une proposition pour régler le problème.
Etape 2 : trouver les solutions
Les échanges générés par la carte interactive permettront de dévoiler certaines propositions. Mais quoi qu’il en soit, une fois cette première phase de diagnostic achevée, il faudra en début d’été trouver des solutions acceptables par tous. Ce qui passera par l’organisation de rencontres (virtuelles ou pas, les conditions sanitaires en décideront…) entre citoyens de bonne volonté prêts à débattre dans le but de résoudre les problèmes posés lors de la phase précédente. Il est prévu trois rencontres sous forme d’ateliers. Pour y participer, il suffira de laisser ses coordonnées après avoir répondu au questionnaire en ligne. Sachant en outre qu’afin de garantir une participation à la fois suffisante et variée, 8 000 Carolomacériens tirés au sort sur les listes électorales de la commune vont recevoir par courrier postal une lettre de Boris Ravignon leur résumant cette démarche, ses enjeux et les invitant à se joindre aux groupes de travail.
Etape 3 : valider par le vote
Troisième et dernière étape, le 28 novembre 2021, s’assurer par l’entremise d’un référendum local que les solutions envisagées sont acceptées par une majorité de la population. Ce scrutin, inédit sur Charleville-Mézières, se déroulera de manière classique, avec ouverture des bureaux de vote, bulletins, isoloirs…Exactement le processus auquel les électeurs sont habitués lorsqu’ils se déplacent lors d’un scrutin municipal, législatif ou présidentiel.
Un référendum le 28 novembre
La dernière étape, programmée pour le 28 novembre, consistera en un référendum local : chaque habitant pourra se rendre aux urnes pour indiquer s’il valide ou pas le nouveau schéma des mobilités carolomacérien coconstruit avec eux.
Les modalités du référendum seront les mêmes que pour un scrutin national à la différence près qu’il n’y aura qu’un tour. Les 35 bureaux de vote seront ouverts de 8 h à 18 h. Pour voter, vous devrez être électeur de la Ville de Charleville-Mézières, à ce titre vous devrez vérifier soit sur le site Service public.fr soit auprès du service élections de votre inscription sur les listes électorales mais surtout de l’effectivité de l’adresse postale renseignée.
Calendrier des réunions publiques
Le schéma des mobilités pour lequel vous êtes invités à vous prononcer lors du référendum du 28 novembre vous sera présenté en réunions publiques. Rendez-vous à 18 h 30 :
- le 25 octobre au centre social de Manchester
- le 27 octobre à la salle Arc-en-ciel
- le 29 octobre à l’hôtel de ville
- le 2 novembre salle Dubedout
- le 9 novembre salle de Nevers
A compter du 12 novembre, un dossier d’information sera mis à la disposition des électeurs dans les accueils ci-dessous :
- mairie, place du Théâtre
- hôtel de ville de Mézières
- mairie annexe de la Houillère
- mairie annexe de la Ronde Couture
Les quatre objectifs
Sécurité
Tous ceux qui pratiquent le vélo en ville savent qu’à certaines heures ou sur certains itinéraires, la sensation d’être en danger est bien réelle. Les pistes ou bandes cyclables créées récemment ont permis de traiter avec efficacité un certain nombre de points noirs, notamment sur des axes de circulation importants. Mais l’étroitesse de nombreuses rues ne permet pas d’en faire de même partout. D’où la solution proposée de limiter la vitesse à 30 km/h sur toute la ville, hormis les axes dotés d’un aménagement cyclable, maintenus à 50 km/h. Le but, permettre aux cyclistes de s’insérer facilement dans le trafic. Il s’agira également d’assurer la sécurité des piétons, avec entre autres des traversées de rue facilitées ou des feux tricolores adaptés (exemple : la rue J. Jacques Rousseau est équipée d’un feu qui passe automatiquement au rouge dès qu’un véhicule franchit les 50 km/h).
Mobilités
Nos modes de déplacement en ville évoluent et vont continuer à le faire. Sans oublier le fait que bien souvent, l’automobiliste devient piéton tandis que le cycliste grimpe dans un bus… Ce qui renforce l’idée de traiter toutes les mobilités sur un pied d’égalité en permettant aux utilisateurs de chacune d’elles de se déplacer de manière sereine. Une ville ouverte aux mobilités est une ville qui vit, attire, commerce, accueille toutes les populations. C’est d’ailleurs dans ce but que la consultation la plus large possible des Carolomacériens, invités à coconstruire ce nouveau plan de circulation, sera notamment caractérisée par un travail spécifique effectué auprès des collégiens et lycéens. Ils fréquentent nos rues très régulièrement et même si leur jeune âge ne leur offre pas le droit de vote, ils auront celui de la parole !
Fluidité
C’est, avec la sécurité, l’attente principale de tout usager. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, la réduction de la vitesse maximale autorisée favorise bien souvent la fluidité de la circulation. Cette dernière s’apparente à l’écoulement d’un liquide dans une canalisation : en cas de turbulences (donc accélérations ou freinages brutaux), le trafic saccadé se ralentit. A l’inverse, garantir un écoulement plus lent mais plus régulier favorise le flux. C’est ce qu’on appelle la « régulation dynamique de la vitesse ». Pour résumer, l’équation gagnante semble donc être : vitesse réduite = sécurité + fluidité. Autre axe pour parvenir à plus de fluidité, des aménagements permettant de gommer les points noirs : pourquoi ne pas imaginer un rond-point pour remplacer tel carrefour problématique, ou le changement de cadencement de certains feux tricolores…
Accessibilité
En 2020, on comptait en France près de 12 millions de personnes en situation de handicap, presque 18 % de la population. A l’échelle de notre seule ville, cela représente 8 350 Carolomacériens. Et parmi elles, 67 %éprouveraient des difficultés à se déplacer (enquête Ifop de janvier 2020). France Handicap pointe du doigt des infrastructures peu accessibles : escaliers et absence de rampes d’accès dans les lieux publics, trottoirs trop hauts, portes trop étroites, voies publiques parsemées d’obstacles. Depuis 2014, Charleville-Mézières a effacé une partie non négligeable du retard accumulé en la matière. Mais il reste encore beaucoup à faire et la refonte de notre plan de circulation est l’occasion rêvée d’y parvenir.