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Boris Ravignon

Intervention de Boris Ravignon lors du comité directeur du Pacte Ardennes

Le

Jacque­­­line Gourault, ministre de la Cohé­­­sion des terri­­­toires et des Rela­­­tions avec les collec­­­ti­­­vi­­­tés terri­­­to­­­riales, est dans les Ardennes ce lundi. L’oc­­­ca­­­sion pour Boris Ravi­­­gnon de lui deman­­­der plus de soli­­­da­­­rité entre terri­­­toires, les plus pros­­­pères devant aider les plus fragiles. Sa prise de parole ci-dessous.

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Madame la Ministre, Monsieur le Préfet, Mesdames et messieurs les parle­­­men­­­taires, Monsieur le Président de la Région Grand Est, Monsieur le Président du Conseil Dépar­­­te­­­men­­­tal des Ardennes, Mes chers collègues, 

Plutôt que choi­­­sir une fiche-action parmi les 42 fiches dont Ardenne Métro­­­pole ou Char­­­le­­­ville-Mézières sont maitres d’ou­­­vrage ou parte­­­naires, je voudrais profi­­­ter de votre présence, Madame la Ministre, pour dres­­­ser un bref bilan du Pacte Ardennes et esquis­­­ser les condi­­­tions qui, à mes yeux, sont aujourd’­­­hui indis­­­pen­­­sables pour que cet exer­­­cice change dura­­­ble­­­ment la situa­­­tion écono­­­mique et sociale des Ardennes. 

Après quatre décen­­­nies de restruc­­­tu­­­ra­­­tions indus­­­trielles terribles, des milliers d’em­­­plois perdus et dans un contexte pesant pour les Arden­­­nais où chaque jour parais­­­sait devoir être pire que le jour précé­dent, il était temps que les forces vives des Ardennes se retrouvent pour élabo­­­rer, ensemble, une nouvelle feuille de route stra­­­té­­­gique. C’est d’abord ce qu’a permis le Pacte Ardennes et c’est fonda­­­men­­­tal. Lorsqu’on est un terri­­­toire éprouvé qui cherche à rebon­­­dir, on doit savoir où l’on va, sans se disper­­­ser, sans se divi­­­ser, ni perdre de temps. C’est ce qu’a permis le Pacte Ardennes : imagi­­­ner le renou­­­veau de notre dépar­­­te­­­ment. Et c’est d’au­­­tant plus précieux que les orien­­­ta­­­tions déga­­­gées, ce sont les nôtres, le plus souvent issues de nos propres projets de terri­­­toire, et pas celles de quelques cabi­­­nets de consul­­­tants. 

Et puis, grâce à la qualité du suivi mis en œuvre autour du pacte Ardennes, nos terri­­­toires arden­­­nais et nos projets sont entrés dans les radars de l’ac­­­tion publique natio­­­nale, nous permet­­­tant d’orien­­­ter plusieurs déci­­­sions impor­­­tantes en notre faveur telles que l’im­­­plan­­­ta­­­tion du projet de centre péni­­­ten­­­tiaire Inserre à Donchery ou effec­­­ti­­­ve­­­ment l’ar­­­ri­­­vée prochaine de fonc­­­tion­­­naires de la DGFip… Nous avons tous œuvré à tenir nos enga­­­ge­­­ments respec­­­tifs. Cepen­­­dant qu’il me soit permis ici de vous remer­­­cier sincè­­­re­­­ment, Madame la Ministre, tout comme Sébas­­­tien LECORNU et son cabi­­­net, l’an­­­cien et l’ac­­­tuel Préfet des Ardennes ainsi que leurs équipes, notre ancien délé­­­gué de l’ARS Nico­­­las VILLENET, Jean-Luc WARSMANN repré­­­sen­­­tant omni­­­pré­sent de la région Grand Est pour le pacte Ardennes, sans oublier bien sûr Diane GALLAIS de l’ANCT. 

Depuis deux ans, l’Etat et ses opéra­­­teurs ainsi que la Région nous ont accom­­­pa­­­gnés dans la réali­­­sa­­­tion des très nombreuses études préa­­­lables prévues par les fiches du Pacte Ardennes. 

Désor­­­mais, dans la plupart des dossiers, qu’il s’agisse du déve­­­lop­­­pe­­­ment de l’en­­­sei­­­gne­­­ment supé­­­rieur, de réha­­­bi­­­li­­­ta­­­tion de friches, de produc­­­tion d’éner­­­gies renou­­­ve­­­lables, de créa­­­tion d’im­­­mo­­­bi­­­lier d’en­­­tre­­­prise ou d’équi­­­pe­­­ments touris­­­tiques, nous en sommes arri­­­vés au moment où il faut passer des études aux inves­­­tis­­­se­­­ments, à des inves­­­tis­­­se­­­ments souvent consi­­­dé­­­rables qu’il nous faudra soute­­­nir sur de nombreuses années pour concré­­­ti­­­ser la promesse de renou­­­veau du Pacte Ardennes. 

Madame la Ministre, je n’irai pas par quatre chemins : à l’is­­­sue de ces deux années, nous sommes face à un véri­­­table mur d’in­­­ves­­­tis­­­se­­­ments que nous n’avons, aujourd’­­­hui, pas les moyens de finan­­­cer. Je le dis sans esprit chagrin ni polé­­­mique. Je le dis parce que ces inves­­­tis­­­se­­­ments d’ave­­­nir, nous voulons vrai­­­ment les faire. Un seul exemple : pour la trans­­­for­­­ma­­­tion des rotondes SNCF de Mohon en un nouveau campus univer­­­si­­­taire, le scéna­­­rio le plus abor­­­dable dépasse les 50 millions d’eu­­­ros. 

Bien sûr, l’Etat a créé – et a renforcé dans le cadre du plan de relance – des outils précieux d’aide à l’in­­­ves­­­tis­­­se­­­ment. Nous les utili­­­sons au maxi­­­mum des possi­­­bi­­­li­­­tés offertes et nous en sommes recon­­­nais­­­sants. Mais ces aides laissent toujours une part consi­­­dé­­­rable d’in­­­ves­­­tis­­­se­­­ment à la charge de nos communes ou inter­­­­­com­­­mu­­­na­­­li­­­tés. En outre, si nous sommes aidés parfois pour une partie de nos inves­­­tis­­­se­­­ments, nous restons inva­­­ria­­­ble­­­ment seuls pour assu­­­rer le finan­­­ce­­­ment du fonc­­­tion­­­ne­­­ment. Et, vous le savez, chaque inves­­­tis­­­se­­­ment public nouveau suscite néces­­­sai­­­re­­­ment un surcroit de dépenses de fonc­­­tion­­­ne­­­ment. 

Bien sûr, croyez-moi, nous nous donnons tous les moyens de déga­­­ger des marges de manœuvre sur nos budgets. La commu­­­nauté d’ag­­­glo­­­mé­­­ra­­­tion et la ville chef-lieu sont d’ailleurs entrés volon­­­tai­­­re­­­ment dans la contrac­­­tua­­­li­­­sa­­­tion de Cahors car cela ne repré­­­sen­­­tait aucune contrainte parti­­­cu­­­lière pour nous. Depuis de nombreuses années, nos dépenses de fonc­­­tion­­­ne­­­ment sont conte­­­nues et opti­­­mi­­­sées. 

Mais la vérité, c’est que l’im­­­mense majo­­­rité des collec­­­ti­­­vi­­­tés arden­­­naises disposent de ressources limi­­­tées. D’une part, nos bases fiscales sont faibles et rapportent compa­­­ra­­­ti­­­ve­­­ment peu malgré des taux de fisca­­­lité parfois très élevés. D’autre part, la plupart de nos collec­­­ti­­­vi­­­tés locales perdent des habi­­­tants chaque année et voient donc se réduire leurs dota­­­tions. Cela se traduit dans un indi­­­ca­­­teur que calculent vos services : le poten­­­tiel fiscal et finan­­­cier par habi­­­tant. Or il plafonne à 867 euros pour un Caro­­­lo­­­ma­­­cé­­­rien, alors qu’il atteint 1255€ pour un Rémois, 1287€ pour un Stras­­­bour­­­geois ou 1491€ pour un Lyon­­­nais. 

Au-delà même des Ardennes, dans cette France qu’on dit péri­­­phé­­­rique, à l’écart effec­­­ti­­­ve­­­ment des grandes métro­­­poles, nombreux sont les terri­­­toires comme les nôtres confron­­­tés à des recettes faibles, à des charges courantes élevées notam­­­ment dans le domaine social et au défi de devoir inves­­­tir pour rebon­­­dir. C’est un problème sérieux, les inéga­­­li­­­tés de richesses et donc de ressources entre collec­­­ti­­­vi­­­tés. Mais ce n’est pas la quadra­­­ture du cercle. 

C’est un problème que l’Etat peut et doit résoudre. Ce serait même une magni­­­fique ambi­­­tion d’amé­­­na­­­ge­­­ment du terri­­­toire, cela s’ap­­­pelle la péréqua­­­tion des ressources des collec­­­ti­­­vi­­­tés terri­­­to­­­riales. 

Madame la Ministre, la péréqua­­­tion des richesses entre, d’un côté, les terri­­­toires les plus dyna­­­miques et les plus pros­­­pères et, d’un autre côté, ceux qui comme nous se battent pour échap­­­per au déclin, ce n’est pas une option, c’est une néces­­­sité abso­­­lue. C’est LA condi­­­tion d’une véri­­­table égalité des chances entre les terri­­­toires qui composent la France. Sans une relance rapide de cette péréqua­­­tion, jamais nous ne serons en capa­­­cité de mettre en œuvre le Pacte Ardennes, ni demain, ni après-demain, ni aucun autre pacte du même type d’ailleurs. 

Pardon d’avoir été long et peut-être redon­­­dant. Car c’est déjà le discours que j’ai tenu au Président de la Répu­­­blique le 7 novembre 2018 lors du déjeu­­­ner répu­­­bli­­­cain offert au musée de Char­­­le­­­ville à la suite du conseil des ministres décen­­­tra­­­lisé. Vous étiez à ses côtés bien évidem­­­ment. J’es­­­père donc que vous me recon­­­nai­­­trez un peu de constance, à défaut d’ori­­­gi­­­na­­­lité. 

Merci de votre atten­­­tion.

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