Les femmes et le Sisley d’abord !
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L’incendie qui a endommagé plusieurs immeubles de la rue de la République, le lundi 30 septembre, a un temps menacé le musée de l’Ardenne. Retour sur une évacuation menée tambour battant.
Fermeture du stationnement place de l'Hôtel de ville
« On s’est découvert des talents à la fois de marathonien et de déménageur ! » Tout juste 24 heures après la chaude alerte générée par l’incendie responsable de gros dégâts sur deux immeubles de la rue de la République, le 30 septembre, Carole Marquet-Morelle, la directrice du musée de l’Ardenne, tentait de masquer son émotion, toujours palpable, par des badineries. émotion compréhensible au demeurant : l’espace d’un instant, ce lundi après-midi, cette passionnée d’art et d’histoire a bien cru que les flammes allaient détruire « son » musée. Et tout ou partie des milliers d’objets précieux qu’il abrite, dont nombre de pièces uniques : tableaux, sculptures, marionnettes, armes anciennes, bijoux, poteries…
« On a eu un peu peur… » admet-elle rétrospectivement. Mais visiblement c’était de la « bonne peur », celle qui donne des ailes.
Une montée d’adrénaline
L’alerte est lancée très exactement à 16 h 04. Sur place, l’équipe du musée reçoit rapidement des renforts, des agents de la voirie viennent prêter main-forte aux côtés de l’adjoint à la culture et de la directrice générale des services municipaux. Les policiers sécurisent le transport. « En moins de 45 minutes, les pièces les plus précieuses étaient évacuées, emballées dans un véhicule spécialement équipé pour le transport d’œuvres d’art et transférées vers nos réserves, un bâtiment extérieur au musée, donc hors de portée de l’incendie. » Et à quoi pense-t-on dans des moments pareils ? « On tente d’être rationnel, malgré l’adrénaline ou grâce à elle. On se concentre sur l’essentiel, on fait des choix. Certains sont évidents, comme nos tableaux les plus précieux, à commencer par le Sisley. Mais après on pense à tout ce qu’on n’a pas pu ou voulu prendre, faute de temps. Et là, c’est dur… »
Au final, plus de peur que de mal : les flammes sont restées aux portes du musée et le lendemain, toute l’équipe en a été quitte pour réinstaller les collections. « C’est une vraie expérience. Les jours d’avant, on était justement en train de peaufiner les procédures et les listes d’objets prioritaires à mettre en sécurité en cas d’alerte. Disons que la répétition générale s’est bien passée… On avait des modèles théoriques, mais rien ne vaut la mise en pratique ! »