Budget primitif 2021 : Malgré le coût du covid, la Ville ne masque pas ses ambitions
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Des impôts locaux qui n’augmentent pas et des projets porteurs qui vont commencer à se concrétiser. En dépit du lourd impact financier de la crise sanitaire, la Ville ne réduit pas la voilure.
Accompagnement et nouvelles conditions de vie pour les gens du voyage
Des impôts locaux qui n’augmentent pas et des projets porteurs qui soit s’approchent de leur conclusion, soit vont commencer à se concrétiser : en dépit du lourd impact financier de la crise sanitaire, la Ville ne réduit pas la voilure.
Aucun dictionnaire ne garde trace de l’auteur de la fameuse formule « faire contre mauvaise fortune bon cœur ». Le proverbe de cet illustre inconnu n’a pourtant jamais été autant d’actualité si l’on s’intéresse un tant soit peu aux finances des collectivités locales, au premier rang desquelles Charleville-Mézières.
Même si les notions de budget, d’investissement ou de dépenses de fonctionnement vous laissent de marbre, une rapide description de la situation va vous permettre de saisir la complexité de cette dernière. Pour faire court, notre commune, qui déjà en temps ordinaire ne fait pas partie des plus fortunées de France, doit depuis le printemps dernier composer avec les conséquences financières du covid-19. Lesquelles se traduisent en une phrase : des dépenses en plus et des recettes en moins. Le tout représentant pour l’an passé un « trou » proche de 1,3 million d’euros (voir encadré ci-contre pour plus de détails). On peut raisonnablement craindre que ce phénomène se reproduise en 2021, ne serait-ce qu’en partie.
L’état aux abonnés absents
Circonstance aggravante, en dépit du fameux « quoi qu’il en coûte », le soutien de l’état est pour le moins mesuré : l’an dernier, il s’est borné à une aide de 50 000 euros pour l’achat de masques. Une somme à mettre en parallèle avec notre « facture covid », soit 1 300 000 euros. Et encore a-t-il fallu faire des pieds et des mains pour obtenir ces 50 000 euros, notre ville ayant eu le tort de se montrer trop prévoyante en commandant ces masques bien avant que l’état ne songe à se saisir du dossier. Quant aux aides attendues pour 2021, leur montant prévisionnel se monte à 0 euro…
Dès lors, que faire ? La solution de facilité aurait consisté à piocher dans la poche des Carolomacériens pour renflouer les caisses. Une parade classique, mais totalement contre-productive pour une ville comme la nôtre, l’une des seules en France à avoir vu la part communale de ses impôts locaux baisser chaque année depuis 2014.
« Après avoir diminué les impôts de 10 % lors de mon premier mandat, j’ai pris l’engagement de les baisser à nouveau de 5 % d’ici 2026, rappelle Boris Ravignon. Et cet engagement, je le tiendrai. » Les taux d’imposition n’augmenteront donc pas en 2021.
Le sens de l’économie
Autre solution tout aussi classique, renvoyer à (beaucoup…) plus tard la concrétisation des grands projets du mandat, à l’image de la cité de la marionnette ou du complexe sportif de la Ronde Couture. Ce qui aurait une double conséquence : d’une part donner un brutal coup de frein à la métamorphose et à la renaissance de notre ville, d’autre part jouer un vilain tour à toutes les entreprises locales qui comptent sur les commandes et chantiers des collectivités pour garder la tête hors de l’eau.
Reste donc la 3e voie, certainement la moins facile mais tout aussi certainement la plus rentable à long terme. « Nous avons depuis 7 ans pris l’habitude de faire des économies en interne, reprend le maire, nous allons continuer et même amplifier cette tendance. Pas pour le plaisir, mais parce qu’il n’y a pas d’autre moyen si nous voulons maintenir nos ambitions sans taxer les Carolomacériens. »
Allié à un recours prudent et assumé à l’emprunt, ce sens de l’économie, même s’il a parfois donné lieu à des arbitrages douloureux au sein des services municipaux, va en effet permettre à notre ville d’investir quasiment autant que l’an dernier.
Investissements : on maintient la voilure !
En dépit d’un environnement budgétaire particulièrement contraint, la Ville n’entend pas passer ses ambitions à la trappe. On en veut pour preuve le montant des investissements prévus d’ici la fin de l’année, avec un total proche de 18 millions d’euros, soit équivalent à celui de l’an dernier. 18 millions qui vont permettre à Charleville-Mézières de poursuivre sa mue, tout en fournissant du travail aux entreprises locales. Tour d’horizon des principaux chantiers en cours ou à venir.
- Berges de Meuse : 1 023 000 €
Poursuite de l’aménagement d’une voie de circulation douce longeant la Meuse au plus près.
Au programme cette année, l’achèvement de la liaison Picasso/rue Raguet, le tronçon entre la passerelle Bayard et le camping du Cabaret Vert, le dessous de l’hôpital et la dernière partie du quai Mialaret.
- Accessibilité : 680 000 €
Chaque année, grâce à des aménagements spécifiques, notre ville est plus accessible aux personnes à mobilité réduite. En 2021, entre les travaux sur voirie ou ceux permettant l’accès à des bâtiments publics, 680 000 euros seront engagés en ce sens.
- Parvis de l’hôtel de ville : 970 000 €
Suite et fin pour ce qui restera comme l’un des chantiers carolomacériens majeurs de ces dernières années. Réhabilitation de l’hôtel de ville de Mézières : 276 000 € Après la façade, c’est l’intérieur du vénérable bâtiment macérien qui va bénéficier d’un rafraîchissement bienvenu. Avec pour but d’en faire un lieu ergonomique et accueillant, que ce soit pour les agents municipaux ou les Carolomacériens, tout en réalisant des économies d’énergie.
- Voirie et éclairage public : 3 000 000 €
3 millions vont être investis dans l’achat et la pose de lampadaires beaucoup plus économes en énergie, ainsi que dans des travaux de voirie, à commencer par la piétonisation de la place Ducale.
- Complexe sportif de la Ronde Couture : 1 100 000 €
Autre « gros dossier » du mandat, la création à la Ronde Couture d’un vaste complexe sportif avec piscine, salle omnisports, ainsi que la réhabilitation du stade Salengro et de la salle Jably.
- Gymnase de l’Europe : 350 000 €
Ce gymnase vieillissant va être complètement restructuré, une réorganisation des lieux qui se traduira notamment par la création d’une salle de musculation.
- Equipements sportifs : 1 120 000 €
Outre le complexe sportif de la Ronde Couture et la rénovation du gymnase de l’Europe, il est prévu de réaliser une aire de fitness au campus, de poser un nouveau revêtement au gymnase des Capucines et d’achever la modernisation du stade du Petit Bois.
- Schéma vélo : 500 000 €
Le but est clair : rendre notre ville 100 % cyclable. Ce qui suppose soit des aménagements (pistes ou bandes cyclables), soit de réduire la vitesse à 30 km/h dans les rues, nombreuses, où ces aménagements ne peuvent être réalisés. Rappelons que le nouveau plan de circulation sera soumis à un référendum populaire.
- Milieux naturels : 383 000 €
Une année dense pour la préservation ou l’enrichissement des milieux naturels. Au programme, la transformation de la friche Manestamp, le parc de la Briqueterie, le parc animalier et la création d’un atlas de la biodiversité locale.
- Terrain du Bois d’amour : 1 000 000 €
Ce terrain occupé durant des décennies par des gens du voyage sédentarisés va être transformé en parking. Un chantier qui sera conduit par l’hôpital, la ville se chargeant pour sa part de la dépollution des lieux. Le coût de cette dernière, 1 million, sera entièrement pris en charge par l’Agence nationale de l’habitat.
- Musées, théâtre et patrimoine : 973 000 €
La culture n’est pas oubliée, loin de là ! Le théâtre va poursuivre sa rénovation et l’acquisition d’œuvres d’art par les musées est au programme.
- Cité des arts de la marionnette : 417 000 €
C’est l’un des dossiers phares du mandat. Il s’agit de créer, au sein de la capitale mondiale des arts de la marionnette, les structures permettant d’assurer une présence permanente de la marionnette dans notre ville.
- Crèches : 208 000 €
Les crèches municipales (et leurs occupants…) bénéficieront d’une enveloppe de plus de 200 000 euros destinée à l’achat de matériel et à des travaux de rénovation.
- Ecoles : 1 094 000 €
C’est un grand classique, qui se compose de l’achat de matériel, de rideaux et de la rénovation/sécurisation des bâtiments.
- Vidéoprotection : 150 000 €
Les caméras de vidéoprotection fournissent chaque jour la preuve de leur efficacité. Il est donc logiquement prévu cette année de poursuivre ce effort avec l’acquisition d’une dizaine de caméras supplémentaires, dont certaines dites « nomades » puisqu’elles peuvent être installées à la demande dans un lieu particulier durant une période précise. Ces nouvelles implantations permettront également de répondre aux demandes de nombreux riverains.